Une journée particulière…

(Récit du 12 juillet 2019 : pour des raisons techniques, les textes concernant le voyage de Rose n’ont pu être mis en ligne plus tôt…)

En allemant sur les traces de Rose en ce début d’été, je savais déjà que ce pèlerinage s’inscrirait en parallèle avec un monde où l’antisémitisme aurait à nouveau souvent pignon sur rue…

En effet, tous les quinze jours, un cimetière juif est profané outre-Rhin… Ma démarche s’inscrit dans une actualté brûlante, car rien n’est acquis… Et les dérives des populismes, dans le monde entier, de Bolsonaro au Brésil à Salvini en Italie, m’amènenet à penser que j’ai raison de vouloir écrire au sujet de Rose…

https://www.tagesspiegel.de/politik/antisemitismus-in-deutschland-jede-zweite-woche-wird-ein-juedischer-friedhof-geschaendet/24865114.html

Le ministre des affaires étrangères Heiko Maas lui-même a récemment appelé à une extrême vigilance… Le rabbin Yehuda Teichtal, président du centre d’éducation juive Chabad de Berlin, a été en effet violemment agressé début août…

https://www.i24news.tv/fr/actu/international/europe/1564643189-allemagne-le-rabbin-yehuda-teichtal-agresse-a-berlin

Car quand un rabbin reçoit des insultes et des crachats, c’est toute la communauté juive allemande qui est visée, et toute l’Allemagne qui ressent honte et dégoût… Heiko Maas affirme que le pire serait l’indifférence face à ces actes ignobles, car c’est bien l’indifférence qui a amené à la Shoah… Il me semble donc vraiment important d’évoquer, encore et toujours, la mémoire de la barbarie, pour lutter contre ses résurgences…

https://www.juedische-allgemeine.de/politik/judenfeindlichkeit-ist-gift-fuer-unsere-gesellschaft/

Par un heureux hasard, j’avais choisi un hébergement tout proche de la « Gerhart Hauptmann Haus », de la Fondation Gerhart Hauptmann à Düsseldorf. Et en arrivant depuis la gare centrale, c’est le visage de Rose qui m’accueillit, comme un signe…

http://www.g-h-h.de/index.php?id=5

Le 12 juillet, en attendant Helmut Braun, j’ai pu tranquillement me plonger dans la superbe exposition consacrée par Helmut Braun aux regards croisés sur Rose Ausländer et sur la poétesse américaine Marianne Moore, entre lettres, images d’archives et textes traduits.

L’exposition s’était ouverte sur une soirée d’introduction lors de laquelle HElmut Braun avait explicité les liens entre les deux poétesses, accompagné par les lectures en anglais de Cornelia Schönwald.

http://www.kulturforum.info/de/startseite-de/1000014-veranstaltungen/vergangene-veranstaltungen/event/1023330-looking-for-a-final-start

Marianne Moore a joué un rôle essentiel lors du changement de style opéré par Rose Ausländer, de nombreux écrits en témoignent et évoquent les textes anglais de notre poétesse, préludes à son retour vers l’écriture en langue allemande après la césure du silence, conséquence de la Shoah.

https://www.amazon.fr/Liebstes-Fr%C3%A4ulein-Moore-Beautiful-Ausl%C3%A4nder/dp/3890863523

Le livre « Liebstes Fräulein Moore /Beautiful Rose », bien plus que le catalogue de cette exposition, riche et dense, dirigé par Helmut Braun, est aussi disponible aux bien nommées éditions Rimbaud :

https://www.rimbaud.de/neuer.html#liebstesfraeuleinmoore

J’ai pu aussi découvrir les locaux de cette intéressante fondation consacrée au rayonnement et à la mémoire de la culture des anciens territoires de l’Est de l’Allemagne, ainsi que des territoires occupés par des Allemands dans l’Europe du Sud, et à toutes les personnes déplacées lors des grandes migrations autour des deux guerres mondiales. La Charte dédiée à ces « Migrants » trône à l’entrée du bâtiment et m’a cruellement rappelé notre actualité… Et sur la façade, le touriste curieux peut admirer un carillon surplombant une belle citation :

„Der alten Heimat zum Gedanken, der neuen Heimat zum Dank“ ( « En hommage à l’ancienne patrie, en remerciement à la nouvelle patrie »). Voici quelques notes de ces cloches des renommées perdues, mais sauvegardées…

Helmut Braun arriva ensuite et ce fut comme si nous nous étions toujours connus, peut-être déjà liés par les écrits de Rose… Il faut dire que Helmut a consacré sa vie à cette poétesse qu’il a connue lorsqu’il était tout jeune écrivain et éditeur, qu’il a ensuite accompagnée jusqu’à la fin avant de ne cesser de diffuser son oeuvre immense…

https://www.aviva-berlin.de/aviva/content_Literatur_Juedisches%20Leben.php?id=1419908

Chaleureux, à l’écoute, très humain et simple malgré ses innombrables casquettes d’auteur, d’éditeur, de conférencier…, il commença par me montrer la salle de conférence Eichendorff, celle-là même où Rose reçut un grand prix littéraire en 1977, prix qu’elle partagera cette année-là avec Reiner Kunze : le prix Andreas Gryphius.

Helmut Braun dans la salle Eichendorff

Puis nous partîmes pour suivre les traces laissées par notre Rose au gré de la ville de Düsseldorf, en premier lieu vers l’ancienne « Pension Cordes », Gustav-Poensgen-Straße, dans laquelle la poétesse posa sa « valise de soie » en 1965.

Cette rue emblématique de Friedrichsstadt, encore aujourd’hui lumineuse et colorée malgré une récente polémique autour de l’installation d’un mur anti-bruit, hébergea donc la poétesse, qui composa ses textes en regardant se balancer la canopée des platanes…

Des mots bien différents de ses poèmes de jeunesse, orphelins des rimes et de l’enfance, ayant traversé l’Holocauste et les années d’exil et sans doute aussi influencés par « la » rencontre avec Paul Celan… En témoigne ce poème dont le titre est aussi celui du recueil rassemblant les œuvres de 1957 à 1963 :

 Die Musik ist zerbrochen

In kalten Nächten wohnen wir

mit Maulwürfen und Igeln

im Bauch der Erde

In heißen Nächten

graben wir uns tiefer

in den Blutstrom des Wassers

Hier sind wir eingeklemmt zwischen Wurzeln

dort zwischen den Zähnen der Haifische

Im Himmel ist es nicht besser

Unstimmigkeiten verstimmen

die Orgel der Luft

die Musik ist zerbrochen

**

La musique est brisée

Dans de froides nuits nous vivons

avec des taupes et des hérissons

dans le ventre de la terre

Dans de froides nuits

nous nous enterrons plus profondément

dans le flux sanglant de l’eau

Ici nous sommes coincés entre des racines

là entre les dents des requins

Au ciel ce n’est pas mieux

des dissonances désaccordent

les orgues de l’air

la musique est brisée

Nous remontons en voiture. Je suis très émue de concrétiser le lien qui me lie à Rose depuis tant d’années en posant mon regard sur ce qui a été sa vie… Direction à présent Oberkassel, l’un des plus quartiers de la cité rhénane, réputé pour les splendides façades des splendides demeures patriciennes dominant les berges du Rhin.

Nous passons sur l’immense pont pour rallier l’autre rive, apercevant la grande roue installée pour la kermesse annuelle qui bat son plein, avant de nous garer non loin de l’église de la Résurrection dont l’image orne le site de la paroisse :

Car c’est dans cette église, située non loin d’un petit logement social loué, mais bien peu occupé par Rose durant les dernières années de sa vie, que notre poétesse donnera plusieurs lectures, grâce à son amitié avec le pasteur Reimar Zeller, théologien et historien de l’art, et avec l’épouse de ce dernier, l’écrivaine Eva Zeller.

https://de.wikipedia.org/wiki/Reimar_Zeller

Le 13 Mai 1971, des poèmes de Rose furent aussi mis à l’honneur en musique dans cette église, puisque le Trio Radio Zürich a, lors de son concert « Konfrontationen- jazz et poésie en parroisse » joué sur ses textes et d’autres poésies de Eva Zeller, Dirk Heinrichs, Peter Jokostra et Ernst Meister, une soirée qui donnera même lieu à un enregistrement publié dans la maison de disque Asso en 1971…

Et c’est Eva Zeller, elle-même poétesse, qui tiendra le discours de « laudatio » pour Rose Ausländer lors de la remise du prix Ida Dehmel en 1977.

https://de.wikipedia.org/wiki/Eva_Zeller

En 1972, Rose était déjà confrontée à différents soucis de santé, et reçut un agrément pour s’installer dans un logement social dans la Mönchenwerther Straße, traversant donc le Rhin pour venir vivre dans un modeste immeuble de briques rouges.

Mais en en fait, elle n’habitera pas vraiment dans cet appartement : très peu de temps après avoir investi ce nouveau lieu de vie, elle fera une chute et, privée de toute autonomie après cet accident, se verra proposer une chambre dans la Nelly-Sachs-Haus, la maison de retraite de la communauté juive de Düsseldorf, juste à l’orée de son cher Nordpark, à nouveau sur la rive droite du Rhin…

De 1972 à sa mort, en 1988, Rose demeurera donc en ce lieu assez spécifique, puisque d’une part magnifiquement situé, et d’autre part empreint d’une réelle philosophie de vie, comme en témoigne ce bel article que je vous invite à lire.

https://journals.openedition.org/tsafon/409?lang=fr#text

Certes, suite à des transformations, la chambre dans laquelle Rose séjourna, grabataire mais toujours active en écriture, n’existe plus, mais un petit salon porte encore son nom, et j’ai eu plaisir à marcher sous les frondaisons des arbres du Nordpark qu’elle affectionnait tant…

https://www.deutschelyrik.de/manchmal-spricht-ein-baum.html

Helmut et moi prendrons un café dans le parc, après avoir arpenté les allées et respiré le parfum des roses. Il me raconte encore comment Rose, après avoir passé quelques années en profitant encore de promenades au sein du parc, décidera un jour de son plein gré de ne plus quitter son lit, sachant que somme toute elle pouvait malgré tout continuer à y écrire… Et c’est depuis ce lit qu’elle dictera certains textes au jeune écrivain et déjà éditeur Helmut Braun, avec lequel elle nouera une relation quasi maternelle et très fusionnelle, unique. Tous les vendredis, à 18 h 45, il avait la chance de pénétrer ainsi dans le petit appartement dans lequel Rose bénéficiait même des soins d’une infirmière privée, et, au milieu des manuscrits, des livres, la poétesse lui livrait des textes de plus en plus aboutis. C’est ainsi que Helmut deviendra le dépositaire du Fonds Ausländer.

https://www.aerzteblatt.de/archiv/205305/Literarische-Orte-Zimmer-mit-Parkblick

Ce poème décrit parfaitement l’univers à la fois si réduit et si immense dans lequel Rose va vivre les dernières années de sa vie, son lit un navire proustien, sa mémoire immense et sa créativité totalement libérée malgré les entraves de la corporéité ; je vous le livre avec cette jolie traduction en espagnol…

Im Zimmer

Das Zimmer behütet mich

da ich es hüten muss

Kommt stückweis die Welt

an mein Fenster

Pappeln Sperlinge Wolken

Briefe von alten und fremden Freunden

besuchen mich täglich

Die Zeit

ein Gespräch

Wirklichkeit

sagst du

ich sage

Traum.

**

En la habitación

La habitación me da resguardo

al tener yo que guardarla

Llega a pedacitos el mundo

a mi ventana

álamos pardales nubes

cartas de viejos y desconocidos amigos

vienen de visita cada día

El tiempo

una conversación

realidad

dices tú

yo digo

sueño.

http://www.tierradenadie.de/archivo/literatura/roseauslaender/rosegedichte.htm

Depuis plusieurs années, Helmut Braun et la Société Rose Ausländer se battent pour qu’une partie du Nordpark prenne le nom de « Jardin Rose Ausländer », et je partage cette envie, tant l’on y sent encore sa présence palpable, entre les arbres et les allées tant évoqués au fil des poèmes… En effet, c’est lors de l’anniversaire des dix ans de sa disparition, le 3 janvier 2008, qu’Helmut formula cette demande au Schauspielhaus de Düsseldorf…

„Um dem Erinnern an Rose Ausländer in Düsseldorf einen Ort zu geben, wünschen wir uns, dass ein Teil des Nordparks gegenüber dem Nelly-Sachs-Haus, den Rose Ausländer sehr geliebt hat und in zahlreichen ihrer Gedichte thematisiert, ihr zu Ehren « Rose-Ausländer-Garten » getauft wird. Dieser Wunsch, den Helmut Braun am Ende der Lesung zum 20. Todestag im Schauspielhaus am 3. Januar 2008 formuliert hat, fand beim Publikum viel Beifall und wir hoffen, auch weiterhin auf Ihre Unterstützung zählen zu können.“

(à lire sur la page d’accueil de la Rose Ausländer Gesellschaft :

http://www.roseauslaender-gesellschaft.de/)

Cet article de 2008 donne un bel aperçu de la soirée d’hommage et relate déjà cette demande :

https://www.wz.de/nrw/duesseldorf/kultur/lesung-ein-garten-fuer-rose-auslaender_aid-31397319

C’est un peu plus loin, dans le Nordfriedhof, que repose Rose.

J’aime infiniment les cimetières allemands, et celui-là ne déroge pas à la règle : paisible, ombragé par d’immenses arbres, on peut y flâner comme dans une forêt… Rose est morte le 3 janvier, le jour de mon anniversaire, en 1988… Elle repose parmi d’autres tombes juives, et je vais déposer un petit caillou sur la pierre tombale, la matzevah, selon la tradition hébraïque. Le caillou provient du Waldfriedhof de Duisbourg, dans lequel est enterré mon grand-père allemand… En accomplissant ce geste hautement symbolique au regard de mon histoire personnelle et de mon lien avec le judaïsme, j’ai l’impression qu’une boucle est bouclée…

Helmut dépose un bouquet sur la tombe, de la part du neveu de Rose, qui vit aux USA. Il me raconte aussi l’anecdote liée à l’étrange inscription en hébreu, presqu’effacée, au-dessus du nom de la poétesse. Rose Ausländer a toujours entretenu un lien bien particulier avec le judaïsme, et, lors de sa disparition, son frère avait été choqué de voir que le Rabbin avait insisté pour que figure le nom de leur père sur sa tombe, selon la tradition ashkénaze ; il a ensuite tout bonnement repeint l’inscription… pour la rendre quasiment illisible… !

-je vous renvoie modestement à mon mémoire de DEA si vous souhaitez en savoir plus sur ce thème…

http://www.sabineaussenac.com/cv/portfolios/document_rose-auslander-une-poetesse-juive-en-sursis-d-esperance

Toujours sur le site de la Société Rose Ausländer, j’avais pu lire qu’une rue lui serait dédiée dès septembre 2019…

 „September 2019

Düsseldorf, Enthüllung des Straßenschildes „Rose Ausländer-Straße » im Stadtbezirk Derendorf im Bereich der neuen Fachhochschule. Gemeinsame Veranstaltung der Rose Ausländer-Gesellschaft e.V., der Jüdischen Gemeinde Düsseldorf, des Kulturamtes und des Bezirksamtes Derendorf u.a. (Zusätzliche Informationen folgen)“

Et c’est vers cette rue tout juste asphaltée du district de Derendorf, sise en plein terrain vague et en cours de construction, que me mènera encore Helmut en fin de journée. La plaque n’est pas encore là, mais la rue existe donc bel et bien, terra incognita, un peu à l’image de cette poésie si vaste et bouleversante qui m’habite depuis 1995… Au bout de la mince bande goudronnée se dresse la silhouette apparemment inoffensive d’un bâtiment de briques brunâtres ; il s’agit de l’ancien abattoir de la Rather Straße, de sinistre mémoire, puisque plus de 6000 juifs y furent, entre octobre 1941 et janvier 1945, parqués, avant d’être envoyés vers des ghettos ( comme celui de Riga ou de Minsk) et vers les camps de Theresienstadt et Auschwitz…

„Nutzung des Schlacht- und Viehhofs während des Nationalsozialismus

Während der Zeit des Nationalsozialismus wurden Juden auf dem Weg in die Deportation im Düsseldorfer Schlachthof festgehalten und vom nahe gelegenen Güterbahnhof aus weitertransportiert. Der normale Schlachthof-Betrieb lief weiter.Der Schlacht- und Viehhof diente nicht nur für Düsseldorfer Juden, die deportiert werden sollten, als Sammelplatz, sondern auch für Juden aus dem gesamten Regierungsbezirk Düsseldorf, also dem Einzugsbereich der Staatspolizeileitstelle Düsseldorf. Die Deportationen von Derendorf aus fanden zwischen dem 26./27. Oktober 1941 und Januar 1945 statt. Es wurden mindestens 6.000 jüdische Bürger aus der ganzen Region von Düsseldorf aus deportiert, so etwa in die Ghettos von Lodz/Litzmannstadt, Minsik, Riga und Izbica bei Lublin sowie nach Theresienstadt und in das Vernichtungslager Auschwitz-Birkenau. Einen ausführlichen Bericht über eine Deportation verfasste der Schutzpolizist Paul Salitter“

https://de.wikipedia.org/wiki/Schlacht-_und_Viehhof_D%C3%BCsseldorf#Erinnerungsort_Alter_Schlachthof

L’abattoir fut encore en fonction jusqu’en 2002, avant que la plus grande partie du lieu et des bâtiments ne soient dédiés à la construction du nouveau campus de la HSD, la « Hochschule de Düsseldorf », et que seule une partie des anciens abattoirs soit transformée en lieu de mémoire.

La rue Rose Ausländer aura donc toute sa place ici, entre remémoration de la Shoah et culture…

C’est justement un joli bain culturel qui va clore cette journée intense en émotions et découvertes : de retour à la maison Gerhart Hautmann, je vais avoir le privilège d’assister au « Finissage » de l’exposition, qui s’ouvrira avec un beau discours prononcé par Helmut Braun, avant se de se terminer en apothéose avec la chanteuse et comédienne Gesine Heinrich, qui a mis en musique les poèmes anglais de Rose. Sa voix profonde et ses mélodies percutantes ou sensibles s’allient à la perfection avec les pleins et les déliés ausländeriens.

Voilà… La journée touche à sa fin et j’ai l’impression que Rose a partagé beaucoup de choses avec moi, avec vous… Et pourtant, il y a encore tant à dire…

https://www.lyrikline.org/de/gedichte/es-bleibt-noch-553

„…ja

es bleibt noch

viel zu sagen“

PS: Quelques jours plus tard, je découvrirai avec bonheur une belle initiative de la communauté juive de Düsseldorf, au gré d’un article de la Jüdische Allgemeine:

https://www.juedische-allgemeine.de/unsere-woche/das-gute-wird-gewinnen/

Et je retrouverai Herbert Rubinstein, dont je vous ai déjà parlé dans l’article au sujet de Jan Rohlfing; en effet, ce rescapé de la Shoah était venu en fin d’année scolaire parler à des élèves d’un lycée de Düsselorf du projet de la S.A.B.R.A, (Servicestelle für Antidiskriminierungsarbeit – Beratung bei Rassismus und Antisemitismus ),( la cellule dédiée à la lutte contre les discriminations et au conseil autour du racisme et de l’antisémitisme de la communauté juive locale), projet consistant à éveiller les consciences des plus jeunes sur la thématique de l’Holocauste, en Ukraine et ailleurs, au moyen de différents ateliers.

Différentes initiatives ont été présentées à cette occasion, dont une BD autour du Journal d’Anne Franck, traduite en ukrainien, un mémory autour de symboles juifs, un roman graphique relatant la vie de cinq enfants juifs durant la Shoah, et un film autour de la vie d’Herbert Rubinstein… Ce projet est soutenu par les autorités politiques, et je me réjouis de voir que des voix, inalssablement, s’élèvent contre l’oubli.